Ma journée avait été sans intérêt. Pire que d'habitude. Aujourd'hui nous étions samedi, je n'avais pas cours. J'avais donc pu faire la grasse matinée. Je m'étais levée vers 11h30 puis j'avais tranquillement déjeuné ; bol de céréale et lait, comme d'habitude. Puis je me suis préparée en commençant par une douche bien chaude. Après cela, j'avais contemplé mon dressing, qui était immense, pendant un bon moment avant d'enfiler rapidement un slim assez clair ainsi qu'un t-shirt beige assez large. Je m'étais maquillé rapidement avec un peu de crayon et de mascara seulement. Puis j'avais enfilé des ballerines bleues marine et pris un sac de la même couleur que j'avais remplis en moins d'une minute avec beaucoup de choses inutiles mais surtout ma carte de crédit que j'allais énormément utiliser. Dehors, il n'y avait pas de nuage à l'horizon, mon t-shirt était amplement suffisant. Je passais la première partie de l'après-midi au centre commercial où j'allais pratiquement toutes les semaines. D'énormes sacs remplis de vêtements, sacs, bijoux, maquillage et parfums occupaient mes mains. Etant une habitué, je mis moins d'une heure et demie pour acheter tout cela. J'étais chargée mais encore une fois, j'avais l'habitude. Bien que je ressortie du centre commercial les mains chargées, j'allais continuer mes emplettes dans les petites boutiques de la ville qui contenaient parfois des choses beaucoup plus intéressante que le centre commercial. Mon premier arrêt fut à la boutique de magie, ils avaient des bijoux un peu dans le style de mon pendentif offert par ma mère. Et encore une fois, j'avais trouvé mon bonheur; un pendentif en forme de "boite" en argent retint mon attention, il pouvait s'ouvrir et il y avait de la place pour mettre quelque chose dedans. Une des vendeuses me conseilla de mettre de la verveine dedans, ce que je fis. Une fois sortie de la boutique, je partis en direction de la librairie pour acheter un roman de Nicholas Sparks, un de mes auteurs favoris et feuilleter plusieurs autres livres. J'étais tellement absorbée par ce que je faisais que je n'avais pas vu le temps changer, le ciel se couvrit et le vent commença à souffler. Je ressortie de la librairie encore plus chargée et en ayant extrêmement froid. Je décidais de passer par le parc qui était le chemin le plus court pour rentrer chez moi. A pieds. Eh oui, j'avais eu, ce matin là la brillante idée de ne pas prendre ma voiture. Enfin bref, le parc ne se trouvait qu'à 5 minutes environ d'où j'étais. Il me restait donc 30minutes avant de pouvoir - ENFIN- m'allonger sur mon canapé après avoir porté pendant plusieurs heures plus d'une vingtaine de sacs plus ou moins lourds. Heureusement, je n'en avais fait tomber aucun pour le moment et espérais continuer sur ma lancée. Malgré le temps beaucoup d'habitant étaient dehors. Il faut dire qu'ici cela était normal mais pour moi il faut avouer qu'il faisait assez froid.Mais c'était car j'oubliais tout le temps que je n'étais plus en Californie où les mots "mauvais temps" n'existent pas. Par conséquent mes t-shirt manches courtes tout seuls n'étaient pas "appropriés". Enfin bref, atteindre le parc mit beaucoup plus de temps que je ne le pensais. Les 30 minutes venaient plutôt de se transformer en 1 heure voir plus! Dans le parc, plusieurs mères regardaient leurs enfants jouer. Je faisais rapidement le tour de celui-ci des yeux pour voir si il y avait une de mes connaissances pouvant me ramener. Je baissai les yeux sur mes sacs puis les remonta rapidement en réalisant qui je venais probablement de voir. Ma journée sans intérêt venait de subitement s'améliorer... ou empirer....

Je venais de rêver. C'était impossible. Ce mot collait à la perfection pour CETTE situation. Il ne pouvait pas être là. Et puis, il y a pleins de blonds. Et ce n'est pas grâce aux cheveux que qu'on reconnait quelqu'un! Pourtant ces cheveux là je les connaissaient par coeur, même si ça faisait plusieurs années que je ne les avaient pas vu. Ainsi que la personne à qui ils appartiennent bien évidemment. Il fallait que je me fasse une raison, ce ne pouvait pas être Fred...freddie. C'était impossible. Pendant mes réflexions je n'avais pas cessé de regarder un canard se trouvant sur la mare. Je décidais enfin à regarder l'endroit où je croyais avoir vu Fre... Freddie. Ce prénom je n'avais plus réussi à le dire bien d'un seul coup. Ni à l'associer à quelqu'un d'autre que lui depuis qu'il était parti. Cela m'était impossible pour une raison que je ne comprenais pas. Enfin bref, je tournais la tête dans l'espoir et la crainte de mettre trompée.Malheureusement - ou heureusement- au lieu de trouver un garçon tout de ce qu'il y a de plus banal je retrouvais mon meilleur ami. Enfin je ne sais pas ce que nous sommes. Il n'avait pas beaucoup changé. Bien sûr il faisait plus mature mais ces cheveux étaient exactement comme dans mes souvenirs. Ces yeux je ne les voyaient pas à cette distance. Il était en train de regarder dans le vide. Même si en partant sans prévenir il m'avait énormément blessée, j'étais heureuse de le revoir. Il fallait que j'aille vers ce banc où il était assis. Il fallait que je le voie, que je lui parle pour que tout cela devienne réel. Je pris donc mon courage à deux mains et commença à marcher dans sa direction. Il regardait toujours dans le vide. Ce fut toujours le cas 5 minutes après mon arrivée près de son banc. Il ne m'avait pas vu ou ne voulait pas me voir. Ce qui expliquerait son départ sans un mot. Je me décidais à parler.
SARA- C'est vraiment toi?! Je lui avais demandé cela même si je n'avais aucun doute. Je ne pouvais m'empêcher de le regarder. Il était magnifique. Mes souvenirs lui portait préjudice. Et ces yeux étaient eux aussi magnifiques. Tout chez lui l'était. J'en restais bouche bée & lui regardait encore et toujours dans le vide. J'allais me lancer de nouveau sinon cette situation allait durer des heures.

SARA - Tu n'es pas content de me voir Fre... J'avais abandonné l'idée de finir son prénom et ma phrase par la même occasion. De toute manière je ne pouvais pas. Bien sûr qu'il s'en fichait de me voir. Je n'aurais jamais dû venir près de lui. S'il en avait quelque chose à faire il m'aurait répondu après mon stupide " c'est vraiment toi?!". Et même quand il a quitté Los Angeles s'il en avait quelque chose à faire de moi il me l'aurait montré en me faisant ses adieux. Un simple "au revoir Sara" m'aurais suffi. Mon moral allait dans les prochains jours être au plus bas. D'ailleurs il l'était déjà; j'avais les larmes aux yeux. Je n'aurais pas dû venir le voir. C'était une erreur. Une GROSSE erreur. Je marchais aussi vite que mes sacs me le permettaient en essayant de ne plus penser à mon ancien meilleur ami. Enfin pour moi il l'était toujours mais lui m'avait surement oublié.Le temps s'accorda à mon moral; une larme venait de perler sur ma joue et ce fut en même temps que cette petite chose tombée du ciel appelée goutte vint s'écraser sur mon pied.

Avoir tout la nuit pour soi peut être autant un avantage qu'un inconvéniant. Désormais, je m'ennuis la nuit. J'ai épuisé toutes les ressources d'amusement que j'avais. Quand à mes parents, leurs ébats au lit ne semblaient jamais les contenter. Tout les soirs, j'avais le droit au grincement de lit, et à la sublime voix de ma mère qui semblait être très heureuse. Super. Je flanais donc dans les rues de Fells Church, sans but précis. Je ne savais plus quoi faire quand je repérais au loin, un canard, seul dans une mare. Cela avait être très loin de moi, je le distinguais avec précision. C'était plutôt drôle la façon dont il me fixait: Ses yeux noirs, son corps figé. Il est vrai que personne ne trainent dans les rues de la ville lorsqu'il faisait nuit noir à 4 heures du matin. Un léger sourire se dessina sur mon visage. Certaines personnes me trouvait étrange. C'était vrai, dans le fond, étrange parce que j'étais totalement différent, une espèce à moi tout seul.J'avais rencontré une fille pareille que moi, ici, à Fells Church. Mais elle ne semblait pas être aussi torturée que moi. Etais-je le seul à être malheureux dans cette ville. Je m'installais sur le banc, observant le canard. Personne le lachait. Yeux pour yeux. Mais cette fois, le dents pour dents n'avaient pas lieu; Je vidais mon esprit, laissant vagabonder mes pensées. La même revint à chaque fois, trois fois de suite, chaque fois avec plus de violence, une image, une fille, un ange. Mon ange... Me murmurais-je dans un coin de ma tête. Mais il m'était impossible de l'aimer, interdit même. La mettre en danger en la voyant m'était inconcevable. Je comprennais peu à peu Edward, dans Tentation. Sans Sara, j'étais stoïque, sans reel joie et sans amour. L’amour est un sentiment envers un être ou une chose qui pousse les personnes qui le ressentent à adopter un comportement, plus ou moins rationnel, les entraînant principalement à rechercher une proximité pouvant être tendre, physique, passionnée, intellectuelle, spirituelle, voire imaginaire, vis-à-vis de l'objet de cet amour. C’est tellement simple, l’amour, tellement possible, l’amour, a qui l’entend regarde autour a qui le veut vraiment. J'étais irrationnel. J'étais impossible à vivre. Mais je rendrais tout possible pour Sara.


« Nous connaissons la vérité non seulement par la raison mais encore par le cœur » dit Pascal, dans les pensées. Après être rentré de ma promenade nocturne, je m'octroyais un long et bon bain. Puis, lentemant, je m'habillai et me coiffai, juste en passant la main dans mes cheveux blonds. Puis, j'observais mes yeux: Toujours bleu, mais une lègere teinte foncé les rendait mystérieux: J'avais faim. Je sorti donc du manoir familiale et alla chasser quelques animaux avant de finir par un corbeau: Je les detestaient. Ils avaient un goût affreux, mais je me punnissais d'avoir pensé à Sara. Je savais qu'après, elle m'obsedait. Je rentrais et alla regarder la télé. Non, je ne la regardais pas, c'était elle qui me regardait. Mais qu'importe... J'allais chercher un roman, et je tombait sur Roméo et Juliette. Je m'étais promis que lorsque Sara mourrirait, j'accelererais ma croissance afin de la rejoindre dans les profondeur de l'univers. Je n'avais aucune idées de ce qu'il y avait après la mort, mais je n'en avait pas peur. Pas comme Caton, qui se disait prêt à mourir en refus du nouveau maître de Rome, et qui avait fait de son suicide un drame romain. Non, moi, ce serait rapide et calme. Une mort qui me ressemblera. Je suis quelqu'un qui évite d'attirer l'attention sur lui, mais malgré mes efforts, je suis un aimant à fille.

Puis, lorsque l'ennuie fut trop grand, je me dirigeais vers le parc aux canards. J'avançais lentement, et passa rapidement un main dans mes cheveux. J'approchais vers les canards, remarquant le même que le soir précédent. Je lachais un sourire, lorsqu'une odeur bien trop connue me parvint au nez: Sara était là. Essayant de me calmer, je m'asseyais sur un banc afin de tenter qu'elle ne me reconnaisse pas. Peine perdu, elle avait du remarquer mes cheveux. Qu'allais-je faire ? Partir, fuir ? Je ne savais pas. Je sentis son odeur se rapprocher et j'entendais son coeur battant à la chamade de plus en plus près de moi. Je paniquais totalement. J'avais peur, pour l'une des premières fois de ma vie. Elle s'installa auprès de moi et dis, après un temps d'attente de réaction de ma part:

C'est vraiment toi?! Tu n'es pas content de me voir Fre...

Elle s'arrêta brusquement. Je voulais lui prendre la main, mais rien, je ne pouvais rien faire. Je n'arrivais même pas à la regarder. Car, je revoyais les monstres de mon passé. Je ne voulais pas, et je ne pouvais pas lui faire du mal. Et je savais pertinnement qu'elle avait souffert de mon départ, la preuve: Elle n'arrivait même pas à dire mon prénom... Elle se leva brusquement en emportant ses nombreux sacs: Sara avait toujours été une fana de shopping. Pas du genre superficielle, plus du genre fille. Elle était différente. Ton en elle était différent. Le fait que je m'interressais à elle la rendait différente. Et c'est cela qui m'attirais incroyablement en elle... Je me levais brusquement, la rattrappa en quelques pas et posa ma main sur son épaule. Il y eu comme un courant electrique qui passa de ses vêtements à ma main.

Sara... Excuse moi. Hum...

Je m'arrêtais, la tête basse. Je ne pouvais pas m'empêcher de gaffer. Pourquoi est-elle elà, pourquoi fallait-il qu'elle m'attire, pourquoi devait-elle revenir ?! Ne se rendait-elle pas compte de combien je la mettait en danger ?! Non, bien sur que non.