Nous y voilà...après des semaines entières d'hésitation, d'incertitude, je me décide enfin à coucher sur papier ce que je ne peux me permettre d'avouer à haute voix. Je me dois de me confier, j'ai besoin de libérer mes ressentis les plus profond, les plus intimes et surtout je dois enfin avouer mes secrets, faire part de mes plus grandes craintes, celles que je tente en vain d'enfouir au plus profond de moi même.
Des présentations s'imposent très certainement...Je m'appelle Kyle, Kyle Liam Owens. Un nom qui au premier abord sonne de façon purement américaine, je vous l'accorde et pourtant je suis français. J'ai vu le jour pour la première fois le 15 Mars 1800 en plein coeur de Paris dans la grande maison familiale que mes parents habitaient à l'époque, tout du moins ma mère. Ne me demandait pas grand chose sur mon enfance, je ne m'en rappel que vaguement. Il faut bien avouer que cette période remonte à longtemps, très longtemps. Ce dont je me souviens parfaitement, et que je ne pourrais jamais oublier c'est que je n'ai jamais connu mes parents. Ma mère m'aurait abandonné dès ma naissance à ses domestiques...je ne l'ai jamais vu et à vrai dire, je pense ne même pas en avoir envie. Je me souviens aussi très bien des regards des autres, des moqueries, des histoires complètement loufoques venant à me faire pleurer de honte. Certains me traiter de bâtard, d'autres étaient tout bonnement incapable pourquoi une famille « noire » m'élevait comme si j'étais leur propre fils. Je ne pourrais d'ailleurs jamais assez les remercier pour tous ce qu'ils ont bien put m'apporter, même si aujourd'hui je ne les côtoies plus du tout. Au moment même où je t'écris, je me trouve en Italie, dans ma chambre universitaire. Oui, j'ai 35 ans mais je suis à l'université, plutôt surprenant n'est-ce pas ? En parlant de choses surprenantes, je dois te faire part de quelque chose, quelque étant loin d'être anodin.
Depuis que j'ai atteint environ vingt et un an, j'ai cessais de vieillir. C'est idiot, tu n'es qu'un vulgaire tas de feuilles reliées les une aux autres et pourtant j'imagine le regard que tu pourrais être en mesure de me lancer, ce même regard qu'à eu autrefois ma famille adoptive.
Je suis incapable de te dire, de t'expliquer pourquoi mon physique reste ainsi figer, je ne comprends pas moi même et pourtant je me suis vu obliger de me faire à l'idée. Autre chose, tout aussi étonnant si ce n'est plus, il semblerait que j'acquiers certains dons au fil des années. Ainsi par exemple, ma force est assez importante et surtout surhumaine, je soulève des tas de choses pesant des tonnes sans aucune difficulté, depuis quelque temps je parviens à m'introduire dans les pensées des gens afin de les persuader de ce que je désire. Dingue n'est-ce pas ?
J'ai tout de même garder le meilleur pour la fin, il semblerait que je sois sans doute intouchable, immortel. Je n'ai jamais trouver le courage de le vérifier complètement en tentant de mettre fin à mes jours mais ce qui est certains c'est que dès que je me blesse, mes blessures guérisses en très peu de temps, presque en quelques secondes parfois. Tout ceci me fait peur, je pense que c'est normal, mais je m'efforce de m'y faire, je n'ai pas le choix après tout, je suis ainsi. Je ne sais d'ailleurs pas ce que je suis...ma plus grande peur serait d'être ni plus ni moins qu'un monstre. J'ai peur qu'un jour ma vision des choses,mon état d'esprit ne change et que je veuilles me servir de mes dons pour faire du mal, de quelconque manière, aux gens. C'est en parti pour cela que j'ai décidé de ne m'attacher à personne, tout comme je ne fait confiance et ne me confie à personne...tu es le premier. Je tente de vivre le plus normalement possible en suivant des études afin d'apprendre le maximum de choses. Bien sûr comme je ne vieilli pas du tout, je suis obligé de finir par changer d'université et de ville. Une aubaine pour moi, j'aime énormément voyager...Voilà, je pense que tu sais l'essentiel, pour ne pas dire tout. Tu peux te rendre compte que j'ai véritablement besoin de me confier, de parler de tout cela. Je me sens si seul...

Ah, dernière chose. Je n'ai pas envie de t'appeler journal, non seulement car ce n'est que très banal mais de plus, cela ne ferait que me rappeler que je me confie seulement à du papier, me prouvant que je suis irrévocablement seul...