Sortir à la lueur du jour. Quelque chose qui ne m'était toujours pas si familier. Cela ne faisait pas si longtemps que cela m'était possible. Du moins, qu'est-ce que signifiait quelques petites années, quand cela fait plus de 400 ans que l'on foule le sol de cette Terre? J'essayais pourtant de m'y faire, me forçant à sortir de plus en plus au grand jour. Avant de franchir le seuil de ma maison, je vérifia si mon bracelet était bien attaché. Le perdre aurait été catastrophique. Malgré toutes ces années, je tenais encore à ma vie, peut importe si vivante je ne l'étais pas vraiment. Vérification faite, je sortais enfin, un sac vissé sur mon épaule.

Je m'étais retrouvé à cour de sang hier soir. Encore heureux que je n'avais pas spécialement besoin de me nourrir, que j'avais juste eu envie de sentir le sang couler dans ma gorge. Toute fois, il ne fallait pas jouer avec le feu, je ne voulais pas avoir a tuer un quelconque humain. Je savais qui travaillait à l'hôpital ce jour là. Un jeune qui ne demandait pas mieux que d'arrondir ces fins de mois. L'argent n'était pas un problème pour moi, je savais m'en servir correctement. Ma destination première était donc toute trouvée. D'ailleurs cela ne fut vraiment pas difficile d'obtenir les poches de sang. Comme quoi avec de l'argent on peu obtenir presque n'importe quoi. Fourrant les poches dans mon sac, je m'éclipsai aussi vite que j'étais apparue.

Je devais m'habituer à sortir en plein jour, rentrer maintenant aurait donc été une véritable mauvaise idée. Le choix du lieu fut simple. Mon lieux favori la nuit, le parc. La nuit, il n'était pas forcément très bon d'y trainer seul, mais le jour c'était plutôt sur. En théorie. Bien sûr pour moi, jour ou nuit, le danger n'était pas bien grand. Un vampire ne me faisait pas peur et un petit délinquant encore moins. Je m'installa sur un des banc, un peu en retrait. D'ici je pouvais voir absolument tout. A vrai dire de bien plus loin il ne m'aurait pas été difficile non plus de voir presque tout.

Mes yeux se posèrent alors sur un couple avec un enfant. Un sourire me parcouru le visage un instant. J'avais toujours un peu de nostalgie en voyant des enfants, mais cela me donnait toujours le sourire. Mon regard fut ensuite attiré par un couple de jeunes étudiants. Je me rappela alors que nous étions Samedi, qu'il n'y avait pas école. Avec anxiété je triturais mon bracelet d'améthyste. Père me l'avait offert à 5 ans. J'avais vu des centaines de préteur sur gage qui étaient près à m'en offrir un paquet d'argent. Il faut dire qu'il datait de 1605, et qu'il prenait de la valeur avec le temps.

Je regarda un instant le soleil. Mais il était bien trop douloureux de le regarder trop longtemps. Je ne pu m'empêcher d'observer le contact des rayons sur ma peau. Il ne semblait rien se passer. Je ne ressentait pas même la chaleur que j'aurais du. Ma peau n'était pas froide, mais c'était seulement à l'ingurgitation de café, qui réchauffait mon épiderme. Mes pensées s'aventurèrent sur tout un tas de chose, qui n'avaient pas tellement d'importance. Je fini toute fois par en sortir. Le temps avait-il passé aussi vite? Il m'arrivait de ne pas m'en rendre compte. Je me leva alors sans faire attention à ce qu'il se passait, m'empressai de reprendre la route et fini par percuter une jeune femme.

Je m'en voulu de ne pas avoir fait attention. Cela m'aurait certainement évité de devoir m'arrêter quelques minutes. Oui, car aillant été bien élevée, je ne pouvais simplement partir comme ça, comme si de rien était. Je décidais donc de poser mon regard sur elle.

« Mes excuses, je ne faisais pas attentions. »

Je me rendais parfois compte que je ne parlais pas comme une personne de cette époque. Mais la plupart du temps c'était trop tard. Que voulez-vous, être tête en l'air n'était pas une chose bien facile. Je regardai la demoiselle, observant chacune de ces réactions.

Pourquoi étais-je là? Que faisais-je ici? Pourquoi mes pieds c’était dirigé vers là? Aucune de ces questions n’avaient pour le moment de réponse. C’était comme si un désir intense était monté en moi et qu’il m’avait ordonné de venir par ici. Que faire dans cet endroit d’ailleurs? Les boutiques? Impossible il n’y en avait pas .. Les magasins? C’est la même chose idiot de cerveau! Peut être .. Rencontrer de nouvelles personnes? Pour quoi faire, j’avais déjà assez de gens qui me tournait autour. Pas assez de monde à mon goût peut être? Au si, ben trop d’ailleurs. Il y’avait des gens qui étaient de fer et d’autres qui étaient des aimants. Moi j’étais un aimant.
Ces termes me firent rire, je devais avoir trop lue du Victor Hugo celons moi. Certes, j’avais toujours un livre de lui dans mon sac .. Mais voilà.

J’avais besoin d’air, alors je me trouvais dehors à gambader un peu partout. Je ne me souvenais plus si j’avais dit à mes grands-parents que je partais me promener. Promener, ce mot était d’une bêtise. On ne se promenait jamais réellement selon moi. Après tout, que voulais dire « promener »? Gambader dans les champs à la mode « La petite maison dans la prairie »? Pas pour moi en tout cas. On pouvait bien dire marcher à la place, quoique quelque fois nous nous mettions à courir. Je devrais trouver un mot qui serait capable de décrire cela. Alors commençons par chercher …

Je n’avais pas remarquer au fil de mes pensées que je me dirigeais vers le cimetière. L’endroit où je ne souhaitais tout simplement pas aller. Tout simplement parce que maman pouvait y reposer -même si ce n‘était pas le cas-. Le mot n’était pas non plus approprié, demeurait aurait été plus exact. Je décidais tout de même d’y aller, jeter un cou d’œil par ci par là. Après tout, qu’est-ce qu’il m’en coutait? Rien à par peut être de me salir. Bref, dans tout les cas j’allais en déambulant .. Voilà! Le mot qui devait servir à la place de promenade devait être déambulation. Je savais que c’était un synonyme, mais bref, c’était véritablement ce mot là que je cherchais. J’allais déambuler dans un cimetière, quoi de plus normal? Sérieusement, ce n’était véritablement mais véritablement pas normal pour quelqu’un comme moi.

Je regardais chaque tombes. Certaines étaient couvertes de fleur, d’autres pas. Certaine étaient vieille et d’autres pas. En fait, chacune avait quelque chose de spécial.
Je déposais une fleur que j’avais trouver sur le chemin, sur la dernière tombe sans présent.


- Je vous dis bien le bonjour .. Adalbert.

Je repartais ensuite, ne voulant pas trop m’attarder par là. Après tout, je n’avais rien à y faire. Aucune personne de ma famille ne s’y trouvait. Tout du moins à ma connaissance. J’avançais d’un pas presser, puis m’élançant je culminais ma vitesse, celle qui faisait de moi quelqu’un de spécial. Le vent dans mes cheveux n’avait pas le temps de souffler, mes cheveux virevoltait pourtant, cause de la vitesse. Un sourire aux lèvres, j’étais heureuse. Cependant l’habit dont j’étais accoutrer me donnait froid. Une robe blanche, presque transparente qui me donnait des allures de princesse. J’étais une princesse, la princesse de mon monde.
Bref, j’arrivais en un rien de temps au parc. Me cachant derrière un buisson puis reprenant une vitesse dites normal.

Je regardais le sol, pour une fois dans ma vie que je n’avançais pas la tête haute. Regardant mes ballerines se salir avec la poussière du parc de jeux. Des familles en sortaient ainsi que des enfants avec des glaces. C’est alors que je ne m’aperçus pas, de la « jeune » femme en face de moi. Elle me percuta alors.

« Mes excuses, je ne faisais pas attentions. »

Ce fus alors le trou noir. J’avais toucher quelque chose de flasque sur elle et je n’arrivais pas à savoir ce que c’était. Je tombais sur le sol et tombais alors dans une infime transe. Je me voyais, non pas par mes propres yeux, mais comme dans un film. Malheureusement ce film là était en noir et blanc. J’étais dans une salle, de couleur claire. Avec un homme, il tenait une aiguille et allait me l’enfoncer dans le bras. Cet homme .. Il me disait quelque chose. Tout du moins ces yeux me disait quelque chose. Quoiqu’il en soit, je ressortis sans le vouloir de ma prémonition.


- C’est à moi de m’excuser, je ne faisais pas non plus attention. Mais bref, ma robe est fichue elle est tachée maintenant. M*rde! Excusez moi, je suis impolie. Je m’appelle Anne Espérance Bennett. Mais bien sur vous pouvez m’appeler Anne. Vous êtes ?

Des lunettes de soleil, voilà ce que j'aurais du prendre avant de sortir sous ce soleil aveuglant. C'était bien la preuve que je n'étais pas encore habituée à sortir le jour. La lueur de la lune est bien plus douce et plus agréable. Mais pour une vie sociale ce n'est pas le meilleur moment, il faut bien l'avouer. Le monde dans le parc à cette heure devait en être une preuve. Jamais elle n'avait eu l'occasion de voir tant de monde la nuit. Sauf si bien sûr il y avait une fête ou dieu seul savait quoi. Je suis resté assise longtemps sur se banc? Je ne pouvais pas le dire avec certitude, mais le soleil avait baissé de ça j'étais certaine.

Faire attention aurait été une bonne idée. J'avais pourtant des sens sur développer, ce n'était donc pas si difficile que cela non? D'autant plus que cela faisait prés de 4 siècles que j'en disposais, je savais donc maintenant comment ils fonctionnaient. Finalement, les vampires peuvent être aussi distrait que les humains. Ou peut être que cela n'étais que moi. Mais une chose était sûr, je venais de me prendre une demoiselle. Je ressentis quelque chose d'étrange lorsque nos corps se touchèrent. Je ne savais pas l'expliquer, cela m'intriguais, mais pour le moment, là n'était pas tellement la question. La demoiselle était tombée sur le sol. Mes yeux étaient rivés sur elle. Elle ne réagit pas de suite. Quelque chose se passait, mais en elle. Ma curiosité était piquée au vif, cette demoiselle était étrange mais j'ignorais encore pourquoi. Elle avait pourtant tout l'air d'une humaine à la regarder. Certainement bien plus que moi, dont la peau commençait à refroidir. Le café avalé plus tôt perdait de son effet réchauffant.

Le demoiselle se mit à parler, et je ne l'interrompis pas, bien qu'il semblait qu'elle puisse se noyer facilement dans un flot de parole. Anne Espérance Bennett. Bennett. Ce nom me disait quelque chose, mais ma mémoire ne savait plus d'où. Certainement que j'avais du entendre des habitants de Fell's Church en parler. Mes oreilles captaient souvent des conversations malgré moi. Je tendais une main à la demoiselle, pour qu'elle puisse se relever. A voir sa robe qui aurait du être si blanche, maculer de terre, il ne faisait aucun doute sur le fait qu'elle devait être morte. Bien que c'était le genre de tache que j'avais combattu plus d'une fois, ce n'était pas si difficile à faire partir. Tout dépendait du tissus. Une fois de plus j'étais partie dans mes pensée, laissant la demoiselle sans réponse, plus de temps que la politesse ne l'accordait.

« Je m'appelle Alana, Alana Spencer »

Il y avait tellement de chose que je pouvais ajouter à la suite de cette présentation brève. « Vampire et Sorcière », voilà ce qui me venait en premier. « Femme du célèbre Mitchel Spencer, un de nos pères pèlerins », venait très vite après. Et il y avait tant de chose que je pouvais ajouter. Ma vie avait été longue et pleine d'aventure. Mais là n'étais pas la question. Si j'en parlais à cette jeune fille, elle n'aurait fait que prendre peur c'était certain. Mon esprit retourna rapidement sur la "petite absence" qu'il m'avais sembler avoir vu chez elle. C'était-elle faite mal? Ou cela venait de cette sensation étrange que j'avais moi même eu. Que j'avais encore d'ailleurs. Sauf que je tenais à le réprimer, je ne voulais pas que cette instinct, qui n'avait rien de mon côté vampirique, ou si peu, remonte. Pourtant, je l'aurais certainement mieux compris si j'avais laissé mon côté sorcière se montrer un peu plus souvent... Cela ne m'importait guère de toute façon.

« Ca va? Vous ne vous êtes pas fait mal? Je veux dire, quand vous êtes tombé, vous avez eu comme une absence. »

Il fallait mieux s'assurer tout de même qu'elle allait bien. Si l'absence venait d'un coup sur la tête cela serait facile à expliquer. Si non, il y avait tant d'autre explication possible. J'en connaissais certainement plus que la plupart des gens, mais soit. Je refusais de me l'avouer, mais j'avais déjà vu ce genre d'absence. Pas chez moi, chez mère. Je n'avais pas connu ça moi, voir des choses ne m'avais jamais été possible... Je secoua doucement la tête, pour sortir de ces pensées. De toute façon, cela n'avait rien à voir avec les absences de mère. Je l'aurais certainement su si elle était... D'accord je sais bien que mon instinct et mon esprit ne disaient pas la même chose, mais l'esprit passait toujours avant depuis que j'étais une vampire. Je lui adressa un sourire, comme pour m'excuser encore une fois.