Une nuit glacial était tombé sur Fells Church, un voile de brouillard se déposait sur le sol. Cette nuit sentait la nouveauté, la révélation. La ville avait désormais ce gout amer, je n’y voyais plus grand intérêt à la gentillesse, j’errais dans les ruelles sombre de la ville, envie de tuer, totalement assoiffée. Ma gorge était sèche, elle me brulait presque. Il fallait que je me nourrisse mais je devais trouver la personne qui assoifferait ma folie. Je voyais sa ainsi, je n’avais jamais aimé, ni même tolérer la moindre forme de violence et aujourd’hui j’étais un monstre. Du haut de ma chambre je fixais cette noirceur, mais je voyais sa comme un fardeau, 2H39 s’affichais à l’horloge, j’entendais déjà les cris des adolescents sortant de boite de nuit, je devais y aller, foncer et boire. Je sortis dans une robe rouge, juste sa, le froid n’était plus un problème, j’étais insensible. Une lueur d’espoir était totalement impossible.

Cette nuit, la mort rencontra mon être. Des inconnus expirèrent leur dernier souffle dans un espoir de lumière. J’admirais la détermination avec laquelle ils tentaient d’échapper à leur destin, leur regard plongé dans mes yeux rouges pleins d’espoir et de pitié, leur supplice, leur promesse, leur pensées envers leur proche, leur cupidité. La mort est proche et ils l’avaient trouvé. Sans aucun scrupule et d’une manière plus que naturelle, je franchissais la porte de mon appartement. Parfois je me surprenais à vivre comme une humaine, hormis le sang bien sur. Malheureusement pour l’être humain, rien en semblant calmer mon ardeur ; ce matin il me fallait du sang, mais avant le sang c’était un désir d’offrir la terreur et la haine autour de moi. Le centre commercial me sembla le plus approprier, tous ces jeunes cherchant la débauche et la passion, cherchant une sorte de beauté dans l’âme des vêtements ou de la mode. En entrant mon regard se déposa sur toutes ces âmes en peine.

« Toi … ou peut être toi douce blonde alléchante »

J’adorais, les scrutés, lire leur pensées et leur désir, jouer des mes charmes pour les attirer. Mais avant tout choisir la proie idéale. Du haut de l’escalator je fixais mon regard dans la foule. Puis une seconde tout fut sombre et noir, laissant l’obscurité remplir la salle. Mes yeux s’habituèrent rapidement à cette nuit. Je sentais le sang, me rendant folle, désireuse et cruel. Que se passait dont il ?

L'odeur du sang autour de moi risquait de me faire tourner la tête à tous instants. Je pouvais alors, j'en avais bien conscience, devenir criminelle et les tuer de mes propres mains. Pourtant j'étais tenue par une force énorme, étrange et unique qui me dictait ma façon d'agir à cet instant. Une détermination que je ne me connaissais pas. Tout du moins qui m'avait quitté depuis longtemps déjà et qui pourtant à cette instant sans réel grand intérêt pour moi il réapparaissait, soleil sortit d'une nuit sans lune. L'espoir. C'était hypocrite de dire que je n'en avais pas l'habitude, j'avais parfois la pensé que peut être c'était cette espoir qui m'aidait à tenir lorsque l'indécision prenait mon être, ce qui s'était passé plusieurs fois en ces 210 ans de chasse perpétuelle. Et pourtant, je prenais conscience maintenant que ce n'était pas cela qui me faisait tenir mais l'amour tout simplement, et la haine plus évident. L'espoir c'était à présent que je le sentais prendre mon être dans un étau d'argent. Me rendre pliable, faible comme je le détestais et pourtant incroyablement forte comme jamais. Je ne suivais plus mon instinct de chasseur, je suivais ma conscience d'humaine, mon âme - fut-elle présent ? – ou alors seul le désir de mort sur tout ces hommes jouer t’elle.

La nature humaine m'avait toujours parue profondément mauvaise. Les Hommes n'étaient que des animaux, avides de pouvoirs, d'argent et de sang. Ils étaient cupides et faibles, incapables de voir eux-mêmes leur défauts. La plupart d'entre eux voués un culte sans limite à leur image de démon destructeurs et cupides, stupides de bien des façons et malheureusement intouchables. Le pouvoir ne corrompait pas les hommes comme beaucoup d'entre eux le penser, ils étaient corrompus dés leur naissances par des enseignements qui leur donnaient le gout de réussir dans leur société. Le pouvoir n'était qu'un plus, une sorte de bonus à leur vie que peu d'entre eux pouvaient se permettre de recevoir. Pour moi ce n'était pas le pouvoir qui les tuer à petit feu, c'était la société moderne dans laquelle ils vivaient. C'était leur nombre qui augmentaient si vite qu'ils ne pouvaient faire face à la croissance grandiose. C'était leur envie de ne pas mourir, de rester vivant encore un peu pour profiter de la joie de pouvoir narguer la mort. De pouvoir se dire que la peur irrépressible qui les tenait loin du néant était domptable. Que quelque part, eux aussi étaient immortels.

Toute cette folie autour de moi, les cris des enfants, ceux strident de leurs parents me faisait rire, me laissant une sorte de satisfaction, ils avaient peur de la mort, eux si vulnérable dans leur petit paradis ; Je me sentais un peu comme une déesse de l’ombre, puissance et forte capable en une seconde de mettre fin à tout cela par la mort, l’image me rendant plus que perplexe quelques instants.


— Tout le monde se calme, il n’y a pas de raisons de paniquer, nous allons trouver une solution.

Ce timbre de voix résonna comme un tambour, chaque parcelle de cette voix m’était familière et si succulente ; le jeu semblant si attirant, je descendis de mon sommet rejoindre dans le noir ce jeune homme sans aucun difficile, les yeux d’un vampire et le noir ne faisaient presque qu’un.

— Une envie de jouer les héros Andrew

Murmurais-je doucement, près de son être et de cette petite princesse

Mon quotidien n'était en aucun cas différent de celui des autres vampires. Oh, pas ceux carnassiers, ceux anthropophages, comme moi même. Cette nuit là, je m'étais amusée à chasser quelques jeunes bourrés qui sortaient de boite, m'amusant à les voir courir de travers et parfois se prendre des objets dans les jambes et de tomber lamentablement. Je les laissais courir pendant un moment, comme cela, sans avoir envie de les tuer, juste envie de ressentir leur peur. La peur qui les prenait au ventre, qui venait du cerveau, qui terminait dans les doigts de pied. J'avais envie de voir leur figure déformée par cette peur, les entendre crier, et finalement .. .Les rattraper, mais ne pas abréger leurs souffrances. Je prenais tout mon temps. Cette nuit là, j'avais décidé de m'amuser avec leurs yeux, en plantant les aiguilles de ma fidèle poupée à l'intérieur, histoire de la rendre un peu plus magique. Les cris me faisaient jouir. La souffrance me donnait des orgasmes. J'avais ensuite cassé un à un leurs doigts et finalement, de boire leur sang le plus lentement possible, pour délecter le breuvage. C'était comme un millésime de haute qualité, il fallait savourer, sentir, et finalement, j'en étais ressortie pas trempée de sang pour le moins du monde. A vrai dire, j'étais parfaitement propre, dans ma robe à épaulettes et barrée de rayures noires et blanches verticales.

Finalement, j'étais rentrée chez moi, dans mon modeste appartement, pour m'y recueillir. Dans la baignoire, que j'aurais préféré remplie de sang chaud que d'eau chaude, je m'étais lavée, et j'avais attendu le petit matin sagement, avec de la lecture. Je pouvais être sage quand il le fallait, en fait, j'étais restée aussi douce que lors de ma vie humaine. Seulement, j'étais dotée d'une douceur machiavélique, c'était tout ce qui changeait. Je rassurais mes victimes tout en riant de manière maléfique de leur expression, je pouvais leur faire croire qu'ils allaient s'en sortir mais au final, pas le moins du monde. J'étais repue, et au petit matin, j'avais besoin de me retrouver au centre commercial pour acheter quelques habits, comme tout le monde. La bague que je portais au doigt me permettait de marcher au jour complet, et je ne disais pas que l'obtenir avait été facile. J'étais vieille, je datais des années 1300, alors j'avais eu tout le temps possible pour en trouver une. Le chemin jusqu'au centre fut assez tranquille, je sentais le sang de tous ces humains mais me retenais de faire une scène, il ne manquait plus qu'on découvre qui j'étais pour me planter un pieu dans le cœur. J'arrivais finalement à l'endrott où j'achetais mes tenues extravagantes, moi même vêtue d'une de celles-ci. J'étais en sous vêtements noirs chics, avec par dessus un justaucorps tout en dentelle noire qui laissait apparaître .. Eh bien, tout. Mes cheveux étaient bouclés et arrangés de façon à ce que je puisse faire tenir une tasse à thé noire dessus. Je ne passais pas inaperçu, surtout avec ces chaussures à haut talon noires qui me grandissaient largement.

Arrivée dans le centre commercial, quelque chose louchait. Un petit groupe de personnes était rassemblé quelque part, je le savais grâce à ma vision dans le noir et aux bruits, et je m'approchais donc de cette masse de chair et de sang pour voir ce qu'il se passait. Ah donc, c'était un cadavre, là, posé délicatement par un de mes confrères. Je souriais en voyant cela et, détectant une autre vampire aux alentours, m'approchait d'elle.

Tu as été très, très méchante ma jolie femme ..

Je lui chuchotais à l'oreille

Es-tu responsable de ce manque d'intelligence complet ?